Marseille est désormais sous le feu des projecteurs. Toutes les familles qui ont envie de visiter le sud de la France pendant leurs congés et qui, jusque-là, se méfiaient de la Cité Phocéenne à cause d’une réputation sulfureuse qui lui colle à la peau, ont envie de voir la Canebière et le Vieux Port. Une fois sur place, ces touristes font quelques visites, montent jusqu’à Notre Dame de la Garde, vont faire un tour à la Vieille Charité et au MUCEM, puis vont se baigner au Prado ou à la Pointe Rouge. Là, ils se retrouvent parfois sur des plages bondées, puisque les Marseillais, comme leurs voisins, sont comme eux : ils ont chaud et envie de se jeter à l’eau. Or, cela gâche un peu les vacances, de se retrouver à ne plus savoir où placer sa serviette, et de ne pouvoir se baigner que dans une eau où surnage des surplus de crème solaire. Or, à Marseille, il y a un moyen de contourner ce problème, pour qui sait où aller : l’archipel du Frioul.
Quitte à venir à Marseille, autant profiter de ce qui fait d’elle une ville côtière différente des autres : ses îles, que sont le château d’If et l’archipel du Frioul, qui est en réalité constituée de deux îles distinctes unies par une digue : l’île de Pomègues et l’île de Ratonneau et d’ilôts vierges. On prend le bateau au Vieux Port et, une vingtaine de minutes après, on se retrouve sur l’île de Ratonneau, au port du Frioul. Là on a le choix entre deux directions, quand on se retrouve à l’embarcadère : à droite pour rester sur Ratonneau ou à gauche vers Pomègues. Sachant que le petit train des îles du Frioul, qui conduit les touristes à travers l’île, reste sur la première, nombreux sont ceux qui choisissent cette option. Il est vrai que l’on n’y manque pas d’endroits où se baigner, voire pour s’allonger sur le sable et se bronzer, selon les goûts. La plus belle et la plus connue des plages est la plage de Saint-Estève, où l’eau est claire et le sable propre. Elle est surplombée par l’ancien hôpital Caroline, qui était en activité aux temps où le Frioul servait de zone de quarantaine, pour les marins souhaitant accoster à Marseille. Aujourd’hui, c’est une ruine qui deviendra bientôt peut-être un hôtel, si les projets d’origine sont respectés. Les plus curieux des visiteurs du Frioul peuvent le contourner pour aller voir de l’autre côté de la colline. Ils y trouveront aussi des jolis coins pour se baigner, en particulier dans la calanque de l’Eoube ou encore la calanque du Morgiret. Puis au retour, avant de reprendre le bateau, il est recommandé de faire un tour sur le port, pour y déguster une glace ou une boisson fraîche en terrasse et, pourquoi, pour y manger un bon loup du Frioul dans l’un des restaurants que l’on trouve tout le long du port.
Une fois que l’on est arrivé jusque-là, pourquoi ne pas en profiter pour emprunter la digue et passer de l’autre côté, sur l’île de Pomègues ? Là c’est un petit chemin qui guide les voyageurs jusqu’au fort, construit par les soldats allemands durant la deuxième Guerre Mondiale et dont les ruines servent de lieu de nidification aux gabians, ces cousins des goélands que l’on ne trouve que sur cette côte. De part et d’autre du chemin, différentes petites calanques constituent de vrais bijoux naturels, où l’eau transparente reste fraîche, même quand les températures extérieures avoisinent les 40 degrés. On y descend soit par des chemins tracés, soit, pour les plus aventureux, à travers les cailloux et les rochers. Mais là, attention à ne pas gêner les gabians ni à marcher sur les fleurs, qui sont protégées ! C’est sur l’île de Pomègues que l’on trouve aussi la ferme aquacole dans laquelle les loups sont élevés dans l’eau de mer, avant d’être servis dans les restaurants de tout Marseille. On peut se baigner à proximité, même si l’on ne peut pas vraiment dire que l’on y trouve une plage. En revanche, de l’autre côté de l’île, se trouvent différentes petites criques, dont la plus merveilleuse est sans conteste la calanque de la Crine. Un temps, on oublie que l’on est en Provence, tant l’environnement rappelle les plus belles plages des Caraïbes. Les Marseillais la surnomment même Tahiti Beach, tant on ne sait plus où l’on se trouve ! Une fois la baignade terminée, attention à l’heure : il ne faudrait pas manquer la dernière navette pour revenir sur le continent. Il n’y a pas d’hébergements, sur le Frioul, seulement quelques habitations, celles d’une centaine de personnes qui vivent là à l’année, sur les îles du Frioul.
Félicitation !