IST – VIH

Le virus responsable du SIDA est un rétrovirus, le VIH.


En 1982, les médecins décrivirent une nouvelle maladie sexuellement transmissible, associé à une forme inhabituelle de cancer (le sarcome de Kaposi) et à différentes infections inhabituelles. Cette pathologie reflétait un sévère déficit du système immunitaire (concernant spécifiquement les lymphocytes T auxiliaires ou T4) recut le nom de Syndrome d’immunodéficience Acquise (SIDA).

La culture de lymphocytes de patients présentant un stade précoce de l’affection permit d’isoler un rétrovirus responsable de cette maladie, devenue rapidement une grave épidémie, qui menace de tuer des millions de personnes à travers le monde.


Ce rétrovirus, appelé Virus de l’immunodéficience Humaine (VIH), pénètre dans les lymphocytes T auxiliaires après sa fixation sur un récepteur fonctionnellement important de ces lymphocytes, une protéine de la membrane de ces globules blancs appelées CD4. Deux propriétés particulières du VIH lui confère son pouvoir mortel. Tout d’abord, il peut tuer les lymphocytes T auxiliaires qu’il infecte et dont l’importance est vitale pour la défense contre l’infection, plutôt que de vivre en symbiose avec eux, comme le font la plupart des rétrovirus.

Deuxièmement, le provirus a tendance à rester à l’état latent dans le génome de la cellule infectée sans produire d’autres virus, jusqu’à ce qu’il soit activé par un évènement rare de nature inconnue ; cette capacité à demeurer dissimulé complique les tentatives de traitement de la maladie par des antiviraux.
Un des grands axes de recherche actuelle contre le SIDA est la compréhension du cycle du VIH.

La séquence nucléotidique complète du VIH a été déterminée.

Elle a rendu possible l’identification et l’analyse de chacune des protéines codées par le génome viral. (Schéma de la carte génétique du VIH).
 


Le VIH, toujours un problème majeur de santé publique.


20 ans après l’apparition des premiers cas, le sida fait encore des ravages, en particulier en Afrique où les traitements sont peu disponibles. En France, entre 35 500 et 38 500 personnes sont mortes des conséquences du sida depuis le début de l’épidémie. Et on meurt encore du sida aujourd’hui !

En effet, en 1999, 600 personnes sont mortes en France et 4000 à 6000 personnes sont contaminées chaque année. Actuellement, 120 000 personnes sont atteintes par le virus du sida.


Malgré toutes les campagnes de prévention et de sensibilisation, malgré la création de nombreuses associations (Aides il y a 15 ans, puis Arcat Sida, Act up, SolEnsi, Dessine-moi un mouton etc.), aujourd’hui, 17 % des Français pensent avoir moins besoin de prendre des précautions et 20% se considèrent encore mal informés.


Les nouvelles thérapies, ont considérablement amélioré l’espérance et la qualité de vie des personnes atteintes, mais elles sont très contraignantes : on doit prendre de 10 à 20 pilules par jour et supporter des effets secondaires parfois très pénibles (nausées, diarrhées, déplacements de graisse…). Les traitements ne guérissent pas du sida.

Alors, gardez le réflexe capote !

De ce fait, il est toujours aussi important de communiquer sur la prévention. Chacun d’entre nous peut agir à son niveau, en se protégeant et en parlant avec les autres.

Les voies de transmission du VIH :


Dans le cas du VIH, les seuls liquides du corps pouvant contenir une quantité suffisante de virus de façon à provoquer une contamination sont le sang (sans oublier celui des règles), le lait maternel et les sécrétions sexuelles de l’homme et de la femme: les sécrétions vaginales, le sperme et, dans une moindre mesure, le liquide séminal (la goutte avant l’éjaculation).
Mais le virus ne peut pénétrer dans le corps que par des portes d’entrée qui jouent un rôle clef : la peau et la muqueuse buccale, sauf lésions, ne sont pas des portes d’entrée du VIH.

Les parois (muqueuses) du vagin, le col de 11 utérus, l’utérus, le gland, l’urètre (le conduit urinaire) et le rectum (la zone après l’anus) sont des portes d’entrée car elles sont tapissées de cellules qui permettent au virus de pénétrer par simple contact, même en l’absence de lésion.


Dans ce contexte, la bouche dépourvue de lésion n’est pas une porte d’entrée du virus et le baiser profond ne saurait être une pratique contaminante.
La fellation fait partie des pratiques potentiellement contaminantes que l’on n’arrive ni à prouver ni à exclure par rapport au VIH. Mais n’oublions pas aussi que d’autres IST peuvent se contracter de cette façon et en particulier l’hépatite B. Pour chaque pénétration, il est cependant nécessaire d’utiliser une capote associée à un gel non gras à base d’eau. En effet, sans protection, la sodomie est une pratique à haut risque dans la mesure où la muqueuse anale est très fine et perméable.
 


Que faire en cas de prise de risque ?


Si vous pensez avoir pris un risque très récent, (Sexuel, partage de seringue, contact sanguin accidentel ) consultez au plus vite votre médecin ou adressez-vous à service hospitalier d’urgence ou un Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit. (au mieux dans les 12 heures, au plus dans les 48 heures ). Il existe, en effet, des possibilités de dépistage et de traitement très précoces de l’infection virale.

En consultant dans les 48 heures suivant une exposition présumée au V.I.H. , le médecin peut évaluer le risque de contamination et si nécessaire, un traitement est prescrit pour réduire ce risque de contamination.

Pourquoi une trithérapie précoce?

La raison majeure est que le virus est au moment de la primo-infection se trouve dans des sites accessibles aux anti-viraux. S’il existe une chance de le « stopper« , elle est la, dans les premieres heures de l’infection, pas quand le virus aura été se loger dans le système nerveux central ou au fin fond de ganglions isoles. Les résultats a long terme de cette méthode sur le devenir de l’infection VIH ne sont pas connus avec certitude et on peut estimer que l’éradication n’est pas forcement obtenue mais c’est la seule voie pour le moment. Certains auteurs estiment la prevention du risque à 80%.

Son succès est conditionné par la précocité de la mise en route (au plus vite, au mieux dans les 12 heures, au pire dans les 48 heures) et la stricte observance
En pratique, l’évaluation du risque peut être difficile et – pour le moins – un contact téléphonique avec le référent une sage attitude.

Quelle que soit la décision, la prise en charge doit intégrer des dimensions thérapeutiques, sociales et psychologiques.


Les signes cliniques d’une infection débutent généralement vers le 15ème jour aprés la contamination mais sont peu spécifiques. Il s’agit généralement d’un état pseudo-grippal ou pouvant évoquer une MNI (mononucléose) avec :

– Fièvre, céphalées, asthénie

– Eventuellement : éruption cutanée (rash), ulcérations des muqueuses buccales ou génitales

– Adénopathies multiples multiples apparaissant dans la seconde semaine d’évolution.

– Diarrhée et candidose orales moins fréquentes mais évocatrices

– Les formes neurologiques précoces, plus rares, sont parfois graves.

L’évolution se fait sur plusieurs semaines et cette primo-infection peut également passer inaperçue.